Les inspirations de Clarisse

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Ce que son corps avait oublié

Ce que son corps avait oublié

Histoire courte

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Clarisse Ayisha LIBENE
avr. 08, 2025
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Ce que son corps avait oublié
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Hello à tous, et bienvenue dans cette nouvelle édition des Inspirations de Clarisse.

Aujourd’hui, chers lecteurs et lectrices, je vous propose quelque chose de différent. Une plongée dans l’intime. Une histoire courte. Un récit charnel, spirituel et libérateur.

"Ce que son corps avait oublié" raconte le parcours de Léna, une femme de 49 ans, forte, indépendante, qui croyait avoir tiré un trait sur le plaisir... jusqu’à ce qu’un homme plus jeune, doux et désarmant, vienne bouleverser ses certitudes.

Ce texte est une ode à toutes les femmes qui ont appris à se contenir, à se cacher, à survivre… mais qui rêvent, en silence, de se retrouver.

📖 Les trois premières pages sont accessibles ici, et pour celles et ceux qui souhaitent découvrir l’histoire complète, elle est disponible au format ebook en téléchargement juste pour les membres payants de cette newsletter.

Prenez un moment pour vous. Pour votre corps. Pour votre feu.

Bonne lecture.

Avec amour,
Clarisse Ayisha


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Elle ne croyait plus à ces histoires. Celles qui font battre le coeur sans raison, qui font trembler les mains au simple frôlement d’un regard. À 49 ans, Léna avait renoncé au vertige du désir. Jusqu'à ce soir-là, à Dakar.

Elle s'appelle Léna. Elle a deux enfants presque adultes, une villa à Mermoz qu'elle a rénovée seule, et un business florissant dans le design d’intérieur qu'elle a bâti à la force de sa volonté. On dit souvent qu'elle est impressionnante. Qu'elle a une prestance naturelle, une allure qui impose le respect. Elle est grande, la peau d’un brun profond aux reflets dorés, le port altier, les yeux noirs bordés de khôl, toujours tirée à quatre épingles. Une femme noire qu'on n'oublie pas facilement.

Ce qu'on ne dit jamais, c'est combien elle se sent seule, parfois. Combien ses nuits sont longues et ses matins silencieux. Après deux relations longues qui l'ont laissée meurtrie, elle s’est promis de ne plus jamais laisser un homme décider de sa valeur.

Ce mardi-là, elle ne cherchait rien. Elle avait accepté d'accompagner sa meilleure amie à une conférence sur l'intelligence émotionnelle à l'Institut Français de Dakar. Le genre d'événement où elle regarde habituellement l'heure en espérant une excuse pour partir plus tôt.

Et pourtant, c'est là qu'elle l'a vu.

Il s'appelle Elhadj. 30 ans. Grand, la peau ébène, les yeux d'un noir tendre, des locks tirées en chignon décontracté. Il était l'orateur invité. Il parlait d'empathie, de sensibilité masculine, de la puissance du lien dans les relations humaines. Léna roulait des yeux au début. Trop doux, trop perché, pensait-elle.

Mais quelque chose chez lui a commencé à fissurer sa carapace. Peut-être sa vulnérabilité. Peut-être cette manière qu’il avait de poser les mots, comme s’ils étaient sacrés. Une voix chaude, presque chuchotée, comme s’il parlait directement à elle.

Son corps, qu'elle croyait figé depuis longtemps, a réagi. Un frisson subtil. Un désir non sollicité. Elle s’est redressée dans son siège, agacée par sa propre réaction. Elle n'était pas venue ici pour ça. Elle ne voulait plus être fébrile pour un homme. Et surtout pas pour un homme plus jeune.

Et pourtant...


À la fin de la conférence, il s’est approché d’elle. Elle l’a vu venir avec son sourire tranquille, ses gestes lents, son regard ancré dans le sien. Elle s’est raidie, défensive, prête à détourner le regard.

— Je peux vous dire quelque chose ?

Sa voix était douce, presque timide. Léna a haussé un sourcil, mi-agacée, mi-curieuse.

— Vous m'avez inspiré pendant toute la conférence. Vous avez une présence... une noblesse. J'avais envie de vous écrire un poème.

Elle a laissé échapper un rire sec. Mais elle n’a pas réussi à détourner les yeux. Il ne plaisantait pas. Il la regardait avec une sincérité déconcertante.

Ils se sont revus quelques jours plus tard, dans un café du Plateau. Elle avait dit oui sans trop savoir pourquoi. Il était assis en terrasse, en train de lire un roman de Mariama Bâ. Il l’a accueillie avec un sourire large, sans attendre, sans forcer. Elle s’est assise, sur la défensive, mais intriguée. Sa légèreté l’agaçait et la fascinait à la fois.

Une heure plus tard, elle riait. Deux heures plus tard, il lui prenait la main sans prévenir, comme si c’était évident. Le soir même, elle pensait à lui en se déshabillant.

Et quelques jours plus tard, ils ont fait l’amour.

Ce n’était pas prévu. Pas prémédité. Elle l’avait invité chez elle pour dîner. Il avait cuisiné avec elle. Il s’était penché sur elle pour attraper une épice, frôlant sa nuque. Et là, son corps avait cédé. Une chaleur soudaine. Une envie ancienne, sauvage.

Elle s’était laissée faire. Il avait pris son temps. Il l’avait déshabillée comme on découvre un trésor. Il avait embrassé sa peau comme s’il voulait l’honorer, pas la conquérir.

Et elle... elle avait gémi. Elle avait tremblé. Elle avait pleuré aussi, un peu. Parce que c’était doux. Parce que c’était sûr. Parce qu’elle s’était sentie femme, entière, pour la première fois depuis longtemps.

Le lendemain matin, elle s’était rhabillée en silence. Et elle l’avait regardé avec froideur.

— On ne recommencera pas.

Il avait souri doucement.

— C’est toi qui vois. Mais moi, je suis déjà là.

Elle avait claqué la porte.

Et pourtant, elle avait encore son odeur sur la peau.


Léna passa les jours suivants dans un état d’agitation silencieuse. Elle enchaînait les rendez-vous avec ses clientes, des femmes comme elle, sûres d’elles en apparence, en quête de beauté, de raffinement, et secrètement de paix intérieure. Elle leur conseillait des couleurs chaudes, des rideaux en lin ivoire, des bouquets de fleurs sèches, mais elle, en dedans, était en désordre.

Elhadj ne l’avait pas rappelé. Il n’avait pas envoyé de message. Rien. Et c’était ça le pire. Elle s’était attendue à ce qu’il insiste. Qu’il la cherche. Qu’il tente quelque chose. Mais non. Il était parti avec son sourire tranquille, son assurance douce. Il avait laissé une empreinte sur son corps, sur sa bouche, et dans son ventre aussi.

Une partie d’elle était furieuse. L’autre... l’autre avait peur. Peur de ce qu’elle ressentait, peur de ce qu’elle voulait. Peur d’admettre qu’elle pensait à lui le matin en s’habillant, le soir en se glissant sous les draps. Peur de ce besoin nouveau, si vif, si vivant.

Elle se regardait plus souvent dans le miroir. Elle y cherchait ce qu’il avait vu. Cette "présence". Cette "noblesse". Peut-être qu’il l’avait inventée, peut-être qu’elle était réelle. Mais ça lui manquait, d’être regardée ainsi.

Alors, un soir, elle a rédigé un message. Simple. Sans fierté inutile.

Tu veux encore cuisiner ensemble ?

Elle l’a relu cinq fois. Elle a hésité.

Puis elle l’a envoyé.


Il a répondu en moins de deux minutes.

Toujours.

Ce mot unique a suffi à la faire frissonner. Elle a fermé les yeux, un instant, comme pour retenir légèrement le battement de son coeur. C'était une réponse simple, mais elle avait l’effet d’un baume sur son ego cabossé.

Ils se sont revus le samedi suivant. Il faisait lourd, le ciel menaçait de pluie, l’air était gorgé d’humidité. Elhadj est arrivé avec un panier en osier rempli de mangues, d’oignons rouges et de crevettes fraîches. Il portait une tunique en lin beige, ses sandales en cuir à la main.

— Aujourd’hui, on fait un yassa revisité, madame la designer.

Elle a ri, légèrement décontenancée par l’aisance avec laquelle il s’infiltrait dans son espace, dans sa cuisine, dans sa vie. Il la regardait avec tendresse. Pas avec convoitise. Pas avec impatience. Juste cette chaleur tranquille qui l’obligeait à baisser la garde.

En le regardant émincer les oignons avec concentration, elle s’est surprise à l’imaginer chez elle plus souvent. Dans ses matins. Dans ses nuits. Dans son décor soigneusement pensé. Cela lui faisait peur. Mais cela lui faisait du bien aussi.

Et puis, sans un mot, il s’est approché d’elle. Il a posé ses mains sur ses hanches. Elle a frémi. Il ne l’a pas embrassé. Il s’est contenté de poser son front contre le sien, de respirer avec elle.

Ce soir-là, ils n’ont pas fait l’amour. Ils ont cuisiné. Mangé. Parlé de leurs peurs. De leurs cicatrices. De ce que c’est, pour un homme noir sensible, de se faire une place sans se durcir. De ce que c’est, pour une femme noire forte, de rêver d’être prise dans les bras sans se sentir faible.

Elle s’est endormie sur son torse, habillée, paisible.

Et pour la première fois depuis longtemps, elle a rêvé d’elle, telle qu’elle était. Pas celle qu’elle devait être.


Le lendemain, au réveil, elle se sentit nue. Pas nue de vêtements. Nue d’armures. Cette nuit sans sexe, sans stratégie, sans enjeu l’avait déréglée. Il ne lui avait rien demandé. Il ne s’était pas imposé. Et c’était ça, le plus perturbant.

Elle l’observait dormir, paisible, sur son canapé. Sa poitrine se soulevait lentement. Il était beau. Sans arrogance. Il avait ce calme rare, celui des hommes qui n’ont rien à prouver.

Et pourtant, dans sa tête, le bruit est revenu.

Il va finir par partir. Il est trop jeune. Il veut s’amuser. Tu n’es qu’une parenthèse exquise dans sa vie.

Elle s’est levée brutalement. S'est enfermée dans la salle de bain. A regardé son reflet. Trop de rides. Trop de passé. Trop de tout.

Quand elle est ressortie, il était réveillé. Il lui a tendu une tasse de café, comme si de rien n'était. Comme s'il n'avait pas entendu ses pas nerveux, senti son retrait.

— Tu veux parler ? a-t-il simplement dit.

Elle a haussé les épaules.

— Je ne suis pas faite pour ce genre de choses.

— Quel genre de choses ?

— Laisser un homme entrer. Me déposer. Baisser la garde. Aimer, peut-être.

Il a approché sa chaise. A pris ses mains.

— Tu n'as rien à prouver, Léna. Je ne te demande rien. Je veux juste être là. Si tu me laisses.

Ses mots ont fissuré le mur. Pas le mur qu’elle montrait. Celui qu’elle croyait nécessaire à sa survie.

Elle a fondu en larmes.

Et il l’a prise dans ses bras. Fort. Longtemps. Jusqu'à ce que les tremblements cessent. Jusqu'à ce qu'elle s'autorise enfin à le croire.

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